Le litige opposant l’entreprise Michaud aux douanes prend fin après 12 ans. Cette affaire souligne des problèmes persistants : concurrence déloyale des miels importés, analyses peu fiables, étiquetage opaque. Elle doit ouvrir un débat national sur la qualité du miel, la transparence pour les consommateurs et l’avenir de l’apiculture française.
La Fédération Française des Apiculteurs Professionnels (FFAP) appelle à une transposition
nationale ambitieuse de la Directive Miel, pour mieux encadrer les importations, fiabiliser les
contrôles et garantir une information transparente aux consommateurs. Les consommateurs sont trompés et la filière apicole française est déjà fragilisée par le dérèglement climatique et la
régression annoncée des normes environnementales pourtant déjà insuffisantes.
Chaque année, la France consomme plus de 40 000 tonnes de miel, dont plus de 70 % sont
importés, souvent à des prix cassés, en provenance de pays où les normes de production, de
traçabilité et de qualité n’ont en général rien de comparable avec celles imposées aux apiculteurs français. Ces derniers produisent pourtant, selon les années, entre 20 000 et 30 000 tonnes de miel se vendant mal ou pas du tout en filière longue.
Le mélange des miels d’import (s’il s’agit encore de miel – et pas de sirop de sucre) avec du miel
français sans clarté d’étiquetage sur la composition et la provenance favorisent les pratiques
douteuses de francisation du miel.
La FFAP déplore que l’entreprise Michaud dénigre aujourd’hui les analyses RMN dans sa défense.
Or, cette même entreprise utilisait ces analyses pour critiquer la qualité de certains miels français pour justifier leur non-achat. Après avoir dénoncé ces pratiques en 2016, la FFAP recevait une réponse en novembre 2017 où l’entreprise affirmait rejeter « un bon nombre de lots (...) sur la base des analyses IRMN qui fonctionnent très bien ! »