Dénigrement de notre métier d’apiculteur : la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels réagit

, par  FFAP

Depuis quelques semaines nous assistons à une campagne de dénigrement et de calomnie envers notre profession dans les médias. Certaines contre-vérités sont pour nous insupportables, de véritables insultes jetées à la figure des apiculteurs et apicultrices et qui laissent planer le doute sur l’intégrité de notre profession. Aussi nous tenons à mettre un certain nombre de choses au clair.

Il est impératif que le grand public et les médias entendent que sans l’intervention des apiculteurs et des apicultrices, qu’ils et elles exercent comme professionnels ou possèdent uniquement des ruches pour leur loisir, les abeilles seraient aujourd’hui dans une situation encore plus catastrophique.
Par leur vigilance et les soins incessants apportés à leurs colonies, les éleveuses et éleveurs d’abeilles s’emploient à réparer ce que l’Être Humain passe son temps à détruire.

Les pratiques agricoles intensives comme le bouleversement climatique, généré par l’activité humaine, perturbent totalement notre écosystème et celui de l’abeille, amenuisant considérablement ses capacités d’auto-suffisance et de développement. Il n’y a qu’à se promener dans nos campagnes pour constater que les fleurs grillent, sèchent, gèlent ou ont disparu… à des périodes où elles devraient s’épanouir en très grand nombre.
C’est ainsi que les abeilles sont confrontées à des périodes de disette de plus en plus fréquentes au fil des années ; pour y faire face, les apiculteurs n’ont d’autre choix que de nourrir leurs colonies pour simplement les maintenir en vie et éviter des hécatombes massives.

Mais ces nourrissements de sauvegarde ne pallient en aucun cas l’absence de récolte :
Non, nous ne faisons pas de miel avec du sirop de betteraves !
Oui, nos miels sont toujours produits par les abeilles à partir du nectar des fleurs, s’il y en a !
D’ailleurs, nous rappelons que dans notre pays, les années qui connaissent des disettes sont toujours des années de (très) faible production.
Rappelons aussi qu’en une vingtaine d’années, la production française a diminué de près de 50 %.

Alors même que nous construisons depuis plusieurs mois une interprofession de l’apiculture et des produits de la ruche, InterApi, des négociants qui y participent pourtant ne cessent de se répandre dans les médias sur la mauvaise qualité de certains miels français. Nous aimerions que les journalistes prennent un peu plus de distance avec les propos tenus en premier lieu par les représentants de Famille Michaud Apiculteurs. En effet, cette entreprise, si prompte à dénoncer les « 10 % de miels français qui contiennent des traces de sirop de sucre » oublie de mentionner qu’elle ne traite qu’une faible part des miels français et qu’on ne peut donc pas généraliser ces constats.
De plus nous aimerions que ces négociants soient aussi critiques sur les miels qu’ils importent massivement. Mais pour cela il faudrait qu’ils soient en capacité de déceler des fraudes qui sont aujourd’hui particulièrement complexes à détecter. En effet les producteurs de « faux miels » sont technologiquement en avance sur les laboratoires de contrôle, même les plus à la pointe de la technologie comme celui de la Famille Michaud. Le parallèle avec le dopage dans le milieu du sport est pour nous tout à fait éclairant.

Ce que ne disent pas ces négociants c’est qu’aujourd’hui, sur notre territoire, des exploitations apicoles n’arrivent pas à vendre leur production. Pourquoi ? Parce que les négociants préfèrent acheter du miel étranger à bas coût. Va-t-il falloir que, à l’instar d’autres productions agricoles, des apiculteurs et apicultrices aillent déverser leur miel invendu devant des grandes surfaces, des préfectures et sous-préfectures, pour être entendus ?

  • Nous nous battons au quotidien pour la survie de nos abeilles.
  • Nous nous battons au quotidien pour faire vivre nos exploitations et vendre notre production à un prix décent.
  • Nous nous battons au quotidien pour que le miel ne devienne pas un produit de luxe accessible uniquement à une minorité de privilégiés.

Alors il est désormais urgent de stopper ce dénigrement permanent de notre activité qui est pourtant centrale pour le maintien de la biodiversité sur notre territoire.

Dénigrement de notre métier d’apiculteur : la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels réagit

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