67 parlementaires appellent la France à mettre fin à l’opacité sur l’origine du miel

, par  FFAP

Après plusieurs tentatives parlementaires pour renforcer la transparence sur les pays d’origine du miel, députés, sénateurs et eurodéputés se saisissent de nouveau de la question.

Alors qu’un décret est en cours d’écriture par les ministres de l’Economie et de l’Agriculture et sera prochainement notifié à Bruxelles, 67 élus de tous horizons politiques se mobilisent et appellent la France « à offrir au consommateur la pleine information sur les proportions des différentes origines de miel composant les pots » comme l’a récemment décidé l’Espagne. Il en va de la protection du consommateur et du nécessaire soutien à l’apiculture française.

TEXTE DE L’APPEL

« Faisons toute la transparence sur l’origine du miel »

80% du miel consommé en France est importé, en grande partie de Chine et d’Ukraine, et parmi ces miels bon marché, une part significative n’est pas authentique. Les tests de l’UFC-Que Choisir, mais aussi ceux de l’administration, ont souligné qu’au moins un tiers des miels d’importation faisaient l’objet d’ajout de sucres.

La directive européenne sur le miel rappelle qu’il existe un lien étroit entre l’origine du miel et sa qualité. Pour que le consommateur puisse choisir un miel de qualité et en toute transparence, il est indispensable de l’informer sur sa provenance. Dans la loi Agriculture et Alimentation, nous avions tenté de mettre fin à l’opacité sur l’origine du miel en rendant obligatoire la mention des pays d’origine sur les pots, mais le Conseil constitutionnel a censuré la mesure considérant qu’il s’agissait d’un cavalier législatif.

Par la suite, plusieurs d’entre nous ont déposé des propositions de loi et les derniers débats parlementaires sur le sujet en avril au Sénat ont révélé un consensus pour aller au-delà de la simple liste des pays d’origine. Car cette seule énumération n’est pas satisfaisante : elle ne permet pas de distinguer un pot composé à 98% de miel chinois et à 2% d’un miel français d’un pot qui contiendrait 98% de miel français et 2% de miel chinois.

Le marché du miel au niveau mondial est devenu tel que cette revendication de transparence sur l’origine du miel n’est pas propre à la France : beaucoup de nos voisins européens travaillent en ce moment à renforcer l’information du consommateur. Grecs et Italiens ont imposé la mention des pays d’origine depuis plusieurs années.

Quant aux Espagnols, ils sont sur le point de notifier à l’Union européenne un projet de décret royal allant au-delà de la réglementation européenne et faisant également figurer sur le pot la proportion de chaque miel en fonction de son pays d’origine.

Aujourd’hui, nous apprenons que les ministères de l’Economie et des Finances et de l’Agriculture préparent un décret en la matière. Nous appelons la France à ne pas se satisfaire de l’actuelle réglementation européenne et à offrir au consommateur la pleine information sur les proportions des différentes origines de miel composant les pots. La France ne doit pas attendre une hypothétique évolution juridique européenne pour protéger ses consommateurs et son apiculture, elle doit dès aujourd’hui montrer la voie !

Le Comité de soutien des Elus à l’Abeille et à l’Apiculture

Lancé en mars 2018 à la veille de l’examen de la loi Agriculture et Alimentation, ce comité réunit plus de 180 élus de toutes couleurs politiques. Il a porté avec succès au sein de cette loi EGALIM un amendement pour la transparence de l’origine des miels par pays, mais en octobre dernier, le Conseil constitutionnel censurait la mesure.
Depuis 2016, l’Union Nationale de l’Apiculture Française, aux côtés de l’UFC-Que Choisir et de la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels demandent avec force la modification de cette règlementation sur l’étiquetage du miel. Il y a urgence !

En savoir plus : www.comiteelusabeille.org

Communiqué Comité des élus étiquetage
Liste des signataires