La profession apicole a à cœur le respect de l’abeille et son métier. De fait, elle exige, non pas des aides directes, mais avant tout des conditions de travail décentes, tant pour nos abeilles que pour nous apis pro.
Cela ne peut être conditionné à la compétitivité productiviste des exploitations agricoles françaises que nous connaissons.
Nous voulons retrouver des haies, des jachères fleuries et des rivières de qualité, qui ne seront plus vecteur de pesticides tueurs d’abeilles autorisés dans les champs pour plus de rendements. Nous rappelons que sans pollinisateur, la production agricole serait profondément impactée. Cette pollinisation est en grande majorité assurée par nos abeilles.
Le système agricole actuel doit arrêter l’agrandissement permanent des exploitations, afin de permettre une diversité de celles-ci.
Il est indispensable de protéger notre production face à la pression de la grande distribution et des concurrences déloyales. Nos miels sont confrontés à la concurrence des miels d’imports (tant UE que hors UE) comme à celle de l’apiculture de loisir.
Le pouvoir d’achat des consommateurs.rices est incertain, les miellées et autres productions apicoles sont fluctuantes ; par contre, notre seule certitude c’est la constante progression de la concurrence des miels d’import.
Vendre au coût de revient semble tellement une évidence et pourtant…
Quand on en vient à descendre dans la rue pour réclamer à vivre de ce qu’on produit, il est illusoire de croire que des solutions stables sans mutation profonde du système agricole français sont possibles.
Nourrir une agriculture durable, c’est sortir de l’opposition économie vs. écologie. L’apiculture professionnelle se retrouve dépendante du façonnage de l’environnement par les pratiques agricoles.
Nos problèmes et leurs revendications sont :
1 / Garder les abeilles en vie :
Arrêt des traitements phytosanitaires et développement de solutions de luttes efficaces contre les parasites et prédateurs des abeilles
2 / Protéger nos productions par une qualité environnementale :
Non au droit à polluer – Pas de régression des normes environnementales – Retour de la biodiversité et plantation de ressources mellifères.
3 / Sécurisation de nos revenus et régulation des marchés :
Régulation des importations et protection des marchés du miel en France vis-à-vis de la concurrence déloyale – mise en place de clauses miroir – étiquetage clair et prix plancher à hauteur du prix de revient.
4 / Reconnaissance de l’apiculture comme profession agricole :
Définir des règles claires en terme de droits et de devoirs entre les professionnel.les et les apiculteurs.rices de loisir.
